- amariner
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• 1246; de l'a. provenç. amarinar « équiper un navire »1 ♦ Mar. Vx Équiper (un navire) de matelots.♢ Mod. Faire occuper par un équipage (un navire pris à l'ennemi).2 ♦ (1789) Rare Habituer à la mer, aux manœuvres sur mer ou à la vie à bord. — Cour. Faire perdre la sensibilité au mal de mer à (qqn). Pronom. Vous ne tarderez pas à vous amariner.⇒AMARINER, verbe trans.MARINEA.— 1. Amariner un navire. ,,S'emparer de ce navire en temps de guerre et l'employer contre l'ennemi.`` (GRUSS 1952) :• 1. « Fais armer la chaloupe en guerre, prends quinze hommes, deux pierriers à pivot, et va amariner le bateau de ce Monsieur; quant à ces chiens qui sont dans le canot, mène-les aussi à bord, et mets-les aux fers avec le reste de l'équipage du brick... »E. SUE, Atar Gull, 1831, p. 12.2. Envoyer des hommes pour remplacer l'équipage d'un navire pris à l'ennemi. Amariner une prise (JAL 1848).B.— Habituer au métier de marin, ou plus généralement, habituer à la mer. Amariner un mousse (Ac. t. 1 1932), Amariner des recrues, des passagers :• 2. MOURE à FRANÇOIS. — ... Il [le petit gars] était aussi fier que coriace (...). Je le voyais (...) s'amariner, prendre du hâle, de la carrure...M. GENEVOIX, L'Aventure est en nous, 1952, p. 63.— Emploi pronom. S'accoutumer à la mer. (Attesté ds BESCH. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop. et GUÉRIN 1892).DÉR. Amarinage, subst. masc. Action d'amariner un bâtiment.Étymol. ET HIST. — 1. 1246 mar. « garnir un vaisseau de ce qu'il faut d'hommes et de munitions pour le défendre » (CHAMPOLLION-FIGEAC, Doc. hist. méd. [Mél.], t. 2, 2e, p. 64 [demande de navires faite à Gênes par les envoyés de Saint Louis, JAL1] ds JAL2 : et doivent estre les devant dittes naves aparillies et sarcies et amarinees suffisamment au port d'Aigue-Morte). — 1529 (Rym., 2e éd., XIV, 316 ds GDF. Compl. : Quatre galions avec leur suyte bien artilles et equippes seulement d'artillerie et munitions, et amarinees de mariniers et officiers necessaires pour la conduite); 2. av. 1646 en partic. « envoyer un équipage occuper un vaisseau capturé » (BEAULIEU-PERSAC, Mém., p. 19, éd. La Roncière ds JAL2 : et amarinay leur vaisseau); 3. 1789 « accoutumer à la mer, au métier de marin » (Termes de mar., ibid.).Empr. à l'a. prov. amarinar « équiper (un navire) » fin XIIIe-début XIVe s. (Dansa Jacobs II von Aragon ds LEVY (E.) Prov. t. 1 1894, p. 56, s.v. : E es mal amarinada, Tant que negu noy punha Cossi la nau estorsa), hyp. que justifie la localisation de l'attest. de 1246. Terme répandu dans le bassin méditerranéen : a. cat. amarinar « équiper (un navire) » dep. R. LLULL, Contemplació en Deu ds ALC.-MOLL1, p. 603, s.v., a. génois : amarinare; XIIIe s. ds DEI (ital. mod. ammarinare) corse ammarinarsi, ibid.— Amarinage, 1835 (Ac.).STAT. — Fréq. abs. litt. :3.BBG. — BARBER. 1969. — BÉL. 1957 (et s.v. amarinage). — BOISS.8. (s.v. amarinage). — Canada 1930 (et s.v. amarinage). — FÉR. 1768. — GRUSS 1952. — JAL 1848. — LE CLÈRE 1960. — Mots rares 1965. — WILL. 1831.amariner [amaʀine] v. tr.❖♦ Marine.2 (1789). a Rare. Habituer à la mer, aux manœuvres sur mer, à la vie à bord, au métier de marin. || Amariner un mousse. — Au p. p. || Équipage, matelot amariné.b Spécialt (plus cour.). Faire perdre la sensibilité au mal de mer. || Les premiers jours de la croisière vous amarineront.——————s'amariner v. pron.♦ S'habituer à la mer. — Spécialt. Perdre la sensibilité au mal de mer. || Vous ne tarderez pas à vous amariner.❖DÉR. Amarinage.
Encyclopédie Universelle. 2012.